A l'aéroport du Bourget, l’aviation d’affaires commence à faire le plein en carburant durable

L’Usine Nouvelle du 14 septembre
Depuis moins d’un an, l’aéroport Paris-Le Bourget, le 1er en Europe en matière de mouvements d’avions d’affaires, propose aux opérateurs l’accès à du carburant aérien durable (SAF). 2 industriels de l’énergie, le français TotalEnergies et le finlandais Neste, sont derrière cette alternative au kérosène traditionnel. TotalEnergies met à contribution la bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) et son usine d’Oudalle (Seine-Maritime). L’acheminement du carburant, contenant environ 30% de SAF, se fait ensuite par camion. Si TotalEnergies ne produit et ne distribue du SAF qu’en France pour le moment, il fournit déjà les aéroports de Bordeaux et de Clermont-Ferrand. Une autre de ses plateformes, à Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime), produira dès 2024 du SAF sur son site en reconversion de Grandpuits (Seine-et-Marne). Le groupe prévoit une production de 300 000 tonnes en France en 2024. De son côté, Neste s’est pour sa part rapproché de l’aéroport Paris-Le Bourget en juillet. Le carburant du groupe finlandais est disponible sur une quinzaine d’aéroports dans le monde. Neste, l’un des pionniers en la matière, a établi une feuille de route mondiale visant à produire 100 000 tonnes de SAF en 2022, puis 1,5 million de tonnes en 2023 et 2 millions de tonnes en 2025. Le SAF est aujourd’hui perçu comme le levier le plus accessible et le plus efficace à moyen terme pour atteindre la neutralité carbone en 2050. « Le SAF offre une réduction allant jusqu’à 90% des émissions de CO2 sur l’ensemble du cycle de vie par rapport à son équivalent fossile. Sur la base d’un plein avec un taux de SAF de 30%, cela revient à une réduction des émissions de CO2 de 27% pour un vol donné » certifie Stéphane Basset Chercot, Directeur marketing et ventes chez TotalEnergies Aviation. Selon l’Association du transport aérien international (IATA), il faudrait que la production mondiale passe de 16 millions de tonnes en 2030, à 323 millions de tonnes en 2050.