Aérien, énergies, télécoms... L’armée russe déclenche la guerre des ondes

L’Usine Nouvelle du 29 mars
Depuis le début du conflit en Ukraine, la Russie organise le brouillage permanent du signal satellitaire de géolocalisation. Une manœuvre qui perturbe évidemment le trafic aérien. Elle aurait également d’autres visées : protéger des sites russes d’éventuels tirs de missiles et déstabiliser les infrastructures télécoms et énergétiques, ainsi que les activités logistiques de pays voisins. C’est l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) qui a donné l’alerte. Le signal GNSS (Géolocalisation et Navigation par un Système de Satellites) est fourni par différents systèmes tels que le GPS (Etats-Unis), Galileo (Europe), Glonass (Russie) et Baïdu (Chine). « Le but premier de ce brouillage est de protéger le territoire russe (…) Il sert aussi à protéger des infrastructures et des manœuvres militaires en leurrant leurs positionnements. En France, un brouillage important, durable et non autorisé du signal GNSS est considéré comme un acte de guerre » décrypte un connaisseur de la navigation aérienne. Cette attaque par les ondes ne concerne pas seulement le transport aérien. « Cette pratique vise bien à désorienter le tir d’éventuels missiles mais elle cherche aussi à provoquer une déstabilisation globale des économies dans un certain nombre de pays », confie une source à lk :’Usine Nouvelle. Si le brouillage actuel n’est pas une nouveauté, sa portée est inédite. Les conséquences sont difficiles à évaluer à ce stade.