Airbus bientôt indépendant du titane russe

La Tribune du 2 décembre
Interrogé à l'occasion du sommet annuel d'Airbus, le 1er décembre à Munich, Michael Schoellhorn, Directeur général d'Airbus Defence and Space, est revenu sur la volonté du groupe de se passer du titane russe : « Pour le moment, nous nous procurons toujours un certain pourcentage de titane russe, mais sommes heureusement en train de devenir indépendants de cet approvisionnement ». Sans apporter plus de précision sur les quantités encore importées, il a précisé que ce processus de découplage du titane était « une histoire de mois, pas des années ». Avant l'été, Guillaume Faury, Président exécutif d'Airbus, déclarait ainsi « être entré dans la crise avec 6 à 12 mois d'inventaire en stock sur le titane et les pièces en titane ». Michael Schoellhorn précise : « Du côté militaire, nous avons fait tout le travail et nous n'avons plus besoin de titane russe. Du côté commercial, il nous faut encore un peu de temps avant de pouvoir passer à des sources non russes ». Le nombre de pays producteurs d'éponges et de semi-produits en titane de qualité aéronautique pour les avions est ainsi très limité. Sur 240 000 tonnes produites par an à ces standards, le Japon en représente la moitié, la Russie 30% à 40%, suivi par le Kazakhstan. Les politiques traditionnelles de stock zéro ne sont désormais plus appropriées à cette situation, en particulier dans le domaine de la Défense, impliquant des coûts supplémentaires, qui nécessitent un arbitrage entre les gouvernements et les industriels.