Airbus prévoit un doublement de la flotte mondiale d’avions

Le Figaro et Les Echos du 15 juillet
Après le quasi-arrêt des voyages aériens au cœur de la crise sanitaire, les passagers se pressent dans les aéroports, désireux de rattraper le temps perdu. Un phénomène appelé « revenge travel » outre-Atlantique. Le trafic mondial devrait retrouver son niveau de 2019 entre 2023 et 2025. Airbus a toutefois revu à la baisse sa prévision de croissance du trafic mondial à 3,6% par an d’ici à 2041, contre 3,9% lors de sa précédente étude de novembre 2021. « Cela s’explique par le fait que, pour la première fois, nous avons pris en compte, dans nos modèles, la hausse du prix de l’énergie, liée à la politique de certains pays d’imposer l’utilisation de carburant d’aviation durable (SAF) qui est plus cher », explique Bob Lange, Directeur des études de marché chez Airbus. « Ce qui va se répercuter sur le prix du billet d’avion et certainement sur la croissance du trafic passagers ». En Europe où les avions devront utiliser 10% de SAF mélangé au kérosène d’ici à 2030, le trafic ne devrait progresser que de 1,6% par an sur la période. À comparer avec une hausse annuelle de 7% en Inde et 5% en Chine, pays où le SAF n’est pas encore obligatoire. Les compagnies achèteront 39 480 nouveaux avions, dont 2 440 appareils cargos, dans les 20 prochaines années. Sur ce total, 80%, selon Airbus, seront des avions de type A320neo. En conséquence, la flotte en service va doubler et comptera 46 930 appareils, contre 22 880 en 2020. Seuls 20% des avions en service sont récents, relève Airbus. 80 % de la flotte est donc à remplacer. À horizon 2041, ces avions modernes et sobres en carburant, ainsi que les futurs appareils zéro émission, représenteront 95% de la flotte mondiale. Sur ces marchés, le constructeur européen s’estime bien placé, avec une gamme moderne qui apporte entre 20 et 40% de réduction de carburant comparé aux avions plus anciens.