Après la livraison de 18 Caesar à l’Ukraine, le ministre des Armées demande à Nexter d’accélérer sa production

L’Opinion du 21 juin
En annonçant à Kiev la livraison de 6 canons supplémentaires, le président de la République porte à 18 le nombre de ces canons prélevés sur le parc de l’armée de Terre. A l’occasion du salon de l’armement Eurosatory, qui a fermé ses portes vendredi 17 juin, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a demandé au groupe Nexter, qui fabrique le système d’artillerie Caesar, de revoir son organisation afin d'être capable d’en produire plus rapidement pour l’armée française. Il s’agit essentiellement selon son entourage, de « rassurer l’armée de Terre » alors que ces canons de 155 mm sont « une nécessité vitale immédiate pour l’Ukraine ». Pour « recompléter » l’armée de Terre, le ministre souhaite que Nexter puisse produire « plus de 40 » Caesar par an. Le nombre exact de Caesar produits en 2021 n’est pas public, mais on sait que depuis le lancement du programme en 2006, environ 240 canons sont sortis des usines Nexter, soit une moyenne de quinze par an. Il faut un peu moins de 20 mois pour sortir un Caesar ; même en accélérant la cadence dès maintenant, l’objectif de 40 par an ne sera pas atteint avant, au minimum, l'été 2023. Le rythme de l’industrie en « temps de paix » n’est pas celui de la guerre dans le Donbass, d’autant plus que les 18 canons livrés ont une durée de vie limitée, les tubes s’usent rapidement. On estime qu'à charge moyenne, un tube de Caesar peut tirer de l’ordre de 2 000 coups. La capacité des industriels occidentaux à fournir des obus de 155 mm à l’Ukraine sera aussi un des enjeux dans la guerre d’usure qui s’annonce.