Ariane 6 va entamer sa carrière commerciale après son 1er vol réussi

Les Echos et Le Figaro du 11 juillet
La fusée Ariane 6 va pouvoir démarrer sa carrière commerciale après son vol inaugural réussi. Stéphane Israël, PDG d'Arianespace, a ainsi confirmé le lancement en décembre 2024 du satellite d'observation CSO3 pour le compte de l'Armée française. Pour la suite, ArianeGroup a confirmé une montée en cadence rapide, avec la production de 6 lanceurs en 2025, puis de 8 en 2026, pour aller vers un rythme de croisière compris entre 9 et 12 fusées par an, selon l'évolution des commandes. Au-delà de 12, l'entreprise devrait investir dans de nouvelles unités de fabrication. Ariane 6 a déjà 29 commandes à honorer, dont une douzaine de missions commerciales. Le lanceur en avait 30 avant la défection de l'organisation de météorologie européenne Eumetsat pour le lancement de son satellite MTG-S1. « Ce vol inaugural réussi doit relancer l'Europe spatiale », a aussi souligné Josef Aschbacher, directeur de l’ESA. En priorité pour la construction de la prochaine grande infrastructure spatiale de l'Union, la constellation de connectivité sécurisée Iris2. A Kourou, 3 lancements restent à faire après l’été, avec le dernier Vega en septembre, le retour du petit lanceur italien Vega C en novembre et le tir d'Ariane 6 en décembre. Si Vega réussit aussi son retour, la base devrait retrouver dès l'an prochain un rythme de lancements d'avant-crise avec une dizaine de tirs, 6 pour Ariane et 4 pour Vega. Le Centre spatial guyanais (CSG) vise au moins 30 lancements par an à l'horizon 2030, avec une quinzaine de tirs pour les lanceurs européens Ariane et Vega et le reste pour les micro, mini ou moyens lanceurs actuellement en cours de développement. 70 M€ ont ainsi été engagés pour remettre en état le pas de tir Diamant, le plus ancien du site. Les startups Latitude, MaiaSpace, HyImpulse Technologies, Isar Aerospace, PLD Space, Rocket Factory Augsburg, ont candidaté. Un appel d'offres a également été lancé pour réattribuer le pas de tir qu'utilisait la fusée Soyuz : MaiaSpace, Isar Aerospace et le fabricant italien Avio pour Vega E sont sur les rangs. Enfin, le CNES a engagé un plan d'investissement de 250 M€ dans la modernisation et le verdissement de la base spatiale, avec un objectif de réduction d'émissions de CO2 de 90%. Un projet est en développement avec Air Liquide pour la production d'hydrogène liquide sur place.