Aux coopérations européennes incertaines, le chef de la Bundeswehr préfère des matériels déjà disponibles

Ensemble de la presse du 14 septembre
Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, était appelé à s’exprimer devant le DGAP, le Conseil allemand des relations étrangères, lundi 12 septembre, au côté de la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht. Ensemble, ils sont revenus sur les coopérations lancées en 2017 par la France et l’Allemagne, qui ont du mal à avancer. « Je veux des matériels qui volent, qui roulent et qui sont disponibles sur le marché. Pas de développement de solutions européennes qui, au final, ne marchent pas. Je ne citerai pas d’exemples ici. Ce serait presque du dénigrement des entreprises », a ainsi lancé le général Eberhard Zorn. Le Système de combat aérien du futur (SCAF), rejoint par l’Espagne, est actuellement suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Même chose, dans l’armement terrestre, pour le Main Ground Combat System (MGCS) le char de combat du futur, qui fait l’objet d’une mésentente entre Nexter et Rheinmetall, qui, pourtant, ne devait pas y participer au départ. Un autre programme, le Maritime Airborne Warfare System (MAWS), censé permettre le renouvellement des avions de patrouille maritime français (Atlantique 2) et allemand (P-3C Orion) est désormais incertain, compte-tenu de la décision de Berlin d’acquérir, dans un premier temps, 5 P-8A Poseidon auprès de Boeing. Quant au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de ne pas s’y impliquer. Christine Lambrecht estime, quant-a-elle, que l’Allemagne doit être prête à assumer un nouveau rôle militaire, afin de renforcer le pôle européen de l’OTAN. « La taille de l’Allemagne, sa position géographique et son poids économique font de nous une puissance de 1er plan, que nous le voulions ou non. C’est également le cas pour ce qui est du rôle militaire. » a-t-elle déclaré. Ce rôle militaire doit justement être développé dans une « stratégie de sécurité nationale », qui sera publiée d’ici la fin de l’année. Si la ministre de la Défense a évoqué les coopérations européennes, c’est surtout sous l’angle des « achats communs » : « Pour pouvoir mieux acheter ensemble, nous avons besoin d’agences d’achat européennes communes », a-t-elle dit, en citant l’Agence européenne de défense (AED) et l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAr).