Budget de l’ESA : entretien avec Philippe Baptiste (CNES) et Walther Pelzer (DLR)

Le Figaro du 22 novembre
Dans un entretien conjoint au Figaro et à Die Welt, Walther Pelzer, directeur général de l’agence spatiale allemande (DLR), et Philippe Baptiste, président du Centre national d’études spatiales (CNES), évoquent la contribution respective de leurs pays dans le budget de l’Agence spatiale européenne (ESA) pour les trois ans à venir. En 2019, lors de la précédente réunion des ministres du spatial, la contribution allemande (3,29 Md€ sur trois ans) avait dépassé, pour la première fois, la contribution française (2,6 Md€). Les deux pays n’ont pas la même stratégie : plus de 50% du budget spatial allemand est engagé dans l’ESA, ce qui n’est pas le cas pour la France, qui a d’autres canaux de financement : les budgets militaires, le programme d’investissements France 2030 et des coopérations bilatérales, par exemple avec la NASA. « Pour chaque euro dépensé, nous regardons quel est le meilleur canal », explique Philippe Baptiste. Les dirigeants font état de leur accord sur de nombreux sujets, dont le soutien franco-allemand à la contribution de l’ESA (750 M€) dans Iris2, la constellation européenne de satellites sécurisés, ainsi que l’objectif partagé par les deux agences de soutenir fortement les programmes d’observation de la Terre. Les satellites d’observation « sont cruciaux pour surveiller et collecter les données sur notre planète qui alimentent les modèles mathématiques permettant de prévoir les évolutions du climat », insiste Philippe Baptiste. La pérennisation d’un accès autonome à l’Espace constitue une autre priorité, à travers le soutien franco-allemand au programme de lanceur Ariane 6, avec un premier vol prévu fin 2023, et le soutien aux programmes tels que l’étage réutilisable Themis et le moteur à bas coût réutilisable Prometheus.