Comment Airbus prépare l'avion à hydrogène

Les Echos du 10 novembre
L'aviation s'apprête à entrer dans une nouvelle révolution avec l’avion à hydrogène. Airbus s’active pour proposer, à l'horizon 2035, le 1er aéroplane décarboné. L'hydrogène est la solution avec le plus de potentiel, pour décarboner le secteur aérien. Utilisé comme carburant, l'H2 ne rejette que de l'eau et non pas du CO2. Airbus a fait le choix fort de fabriquer des nouveaux avions spécialement conçus pour l'hydrogène plutôt que d'adapter le système aux aéronefs existants. La différence résidera notamment dans le réservoir, situé dans la carlingue plutôt que dans les ailes comme c'est le cas dans les appareils actuels. L'industriel doit déjà mettre au point les éléments clefs de la propulsion à hydrogène, comme le stockage et la distribution de l'H2, ainsi que la motorisation. ArianeGroup, dont Airbus est l'un des principaux actionnaires, l’épaule dans ce projet, car l'entreprise est déjà familière du stockage et de la distribution d'hydrogène cryogénisé pour propulser ses fusées. Airbus a également créé une joint-venture avec l'Allemand ElringKlinger pour fabriquer des piles à combustibles spécialement conçues pour les avions. Enfin, la partie motorisation fait l'objet d'un partenariat avec CFM International, coentreprise entre Safran et l'américain General Electric. Pour la motorisation, 2 choix s'offrent à Airbus. Le 1er est d'utiliser une pile à combustible pour transformer l'hydrogène en électricité et faire tourner un moteur électrique. L'autre solution est de brûler directement l'hydrogène dans une turbine classique, mais l'option est moins satisfaisante en matière environnementale, entraînant le rejet d'oxyde d'azote. En plus des installations existantes, à Saint-Martin-du-Touch, près de Toulouse, et à Ottobrunn en Allemagne, Airbus a créé 4 centres de développement du projet ZEROe, à Nantes, Brème, Madrid et Filton, où ses équipes testent actuellement les technologies en laboratoire. L'avionneur travaille aussi avec des aéroports, des compagnies aériennes et des sociétés de production d'hydrogène du monde entier pour installer un écosystème autour de l’hydrogène au sein des aéroports. Des discussions ont par exemple lieues avec Engie et Air Liquide, en lien avec les aéroports de Paris, Toulouse ou Lyon Saint-Exupéry.