Comment le Commandement de l’Espace (CDE) s’arme face à la multiplication des menaces spatiales

Le Figaro du 15 mai
Le Commandement de l’Espace (CDE) français veut se doter de nouveaux systèmes de surveillance en orbite et de satellites patrouilleurs, capables de défendre les infrastructures militaires. « Les menaces sont permanentes et multiples », résume le général Adam, commandant de l’Espace. Pour se préparer à défendre activement ses infrastructures spatiales, la France s’est dotée d’un Space Command en 2019. Ses moyens ont été renforcés dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, à 6 Md€, contre 2,83 Md€ au cours de la LPM 2019-2023. Dans le cadre du programme Ares (action et résilience spatiale), un des objectifs est d’améliorer la connaissance de la « situation » en orbite via l’analyse de données collectées par des capteurs au sol. Le CDE s’appuie sur le radar de surveillance GRAVES et bientôt sur son successeur. Le radar GRAVES de nouvelle génération doit être mis en service entre 2025 et 2030. Une autre priorité du CDE est de comprendre les intentions des mouvements en orbite, avec des satellites « patrouilleurs ». Les 2 démonstrateurs Yoda, d’Hemeria, en orbite géostationnaire préfigurent les satellites dits de « défense active » Egide, prévus à horizon 2030. Ils seront destinés à protéger les satellites militaires français (Syracuse, Ceres, CSO). Afin de monter en puissance, le CDE recrute des profils d’ingénieurs, de data analystes et autres spécialistes réseaux. Fortes de 400 personnes, ses équipes devraient atteindre plus de 500 spécialistes, recrutés au sein des autres forces armées, des écoles d’ingénieurs et des entreprises, d’ici à 1 an. Fin 2025, le Space Command français prévoit de regrouper au sein de son nouveau QG à Toulouse, construit pour 80 M€, des activités et des équipes dispersées sur plusieurs sites.