Comment le Japon opère un revirement historique qui bouleverse son industrie de Défense

Capital de mai
Le Japon a longtemps adopté une attitude pacifiste qui n’est plus de mise avec la montée des tensions internationales. Ce revirement constitue un vrai défi pour ses industriels de la Défense, parfois méconnus : Toshiba, Kawasaki, Daikin, Mitsubishi etc. Ces groupes sont les héritiers des « zaibatsu », des grands conglomérats sur lesquels le pays s’est appuyé pour son essor économique au début du XXème siècle. Les tensions géopolitiques obligent donc les Forces japonaises d’autodéfense (FJA) à se renforcer. Alors que ses dépenses militaires n’ont jamais excédé les 1% du PIB, elles devraient augmenter de 60% entre 2023 et 2027, avec une enveloppe de 300 Md€. Celle-ci doit permettre d’atteindre le seuil des 2% du PIB. Le pays a également donné son autorisation l’année dernière pour la 1ère fois à l’exportation d’armes létales. L’ATLA, équivalent de la DGA française, qui a vu ses effectifs augmenter, vise à garantir le financement des entreprises de Défense, à les soutenir et à détecter de nouvelles technologies de rupture. La priorité réside maintenant dans l’augmentation des commandes alors que le secteur japonais manque encore d’acteurs de taille mondiale. La difficulté sera aussi d’arriver à recruter, afin d’augmenter la production, dans un pays où règne le plein emploi. Le Japon est enfin demandeur de nouvelles alliances. Il a intégré en 2023 le projet anglo-italien d’avion de chasse du futur, le GCAP, qui doit remplacer l’actuel Mitsubishi F-2 conçu avec l’américain Lockheed Martin. Le pays prévoit d’y consacrer 400 M€ avec l’ambition d’avoir un appareil opérationnel d’ici 2035.