Entretien avec Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair et futur président de la FNAM

La Tribune du 19 septembre
Pascal de Izaguirre, PDG de la compagnie Corsair, qui prendra début novembre la présidence de la FNAM (Fédération nationale de l'aérien et de ses métiers) et de la Confédération syndicale du transport aérien, s’est exprimé vendredi 16 septembre à l'occasion de l'Aeroforum organisé par La Tribune à Toulouse. Il a évoqué les défis auxquels seront confrontées les compagnies aériennes dans les prochains mois. Il souligne la reprise du trafic après la crise de la pandémie de Covid-19 : « La saison s'est déroulée de façon plutôt satisfaisante avec un trafic relativement dynamique. Après deux années de frustrations accumulées, nous avons senti véritablement chez les clients le désir de voyager. Il existe une très bonne dynamique en septembre avec des engagements de ventes qui sont supérieurs de 38% à ce qu'ils étaient en période pré-Covid. Le secteur aérien dans son ensemble s'est rapproché de l'étiage de 2019. La résilience du transport aérien est plus forte qu'anticipé ». Le secteur fait toutefois face à une nouvelle crise, liée à la hausse des coûts de l’énergie. La lutte contre le dérèglement climatique représente aussi un enjeu majeur : « je tiens à souligner que le transport aérien s'est engagé de façon résolue et déterminée dans la transition [vers le transport durable]. Toutes les compagnies aériennes font de gros efforts, par exemple en matière de modernisation et de renouvellement de leur flotte ». Il rappelle la nécessité de bâtir « une véritable filière française de production et d'approvisionnement » en carburants durables. « Cela pose également un problème économique parce que pour les compagnies aériennes le coût actuel de ces carburants d'aviation durable est quatre à huit fois plus élevé que le carburant fossile. D'où là aussi, la nécessité de mécanismes d'incitations fiscales de l'Etat. Il faut être conscient que la transition écologique va représenter un coût d'investissement gigantesque et donc il faut que l'Etat contribue à aider à cette transition pour les acteurs du secteur aérien ».