Entretien avec Philippe Baptiste (CNES)

Les Echos du 10 mai
Philippe Baptiste, Président du CNES, accorde un entretien aux Echos. Il évoque notamment l’appel à candidatures lancé « pour proposer aux startups qui veulent construire des mini-lanceurs de venir à Kourou ». « Nous avons décidé de rénover le pas de tir historique Diamant 1 pour mettre toute l'expertise du CNES au service de ces futures sociétés. Il sera opérationnel en 2024. Treize candidats se sont manifestés et nous avons retenu un premier lot de sept lauréats, des jeunes pousses françaises, allemandes, espagnoles et italiennes ». Selon le dirigeant, « on ne peut faire abstraction du bouillonnement qui existe actuellement en France et ailleurs dans le secteur spatial. Chaque semaine, de nouveaux entrepreneurs viennent taper à la porte du CNES, qui se doit d'être un acteur de ce mouvement ». Philippe Baptiste souligne toutefois que les missions historiques du CNES, dans la Défense, la science, les lanceurs et le soutien économique, « sont confirmées et ne changent pas ». « Le niveau d'activité du CNES n'a jamais été aussi élevé », insiste-t-il, « avec des programmes ambitieux, comme Perseverance, le sismographe SEIS sur Mars, CSO (Composante Spatiale Optique) et Ceres pour la défense, la nouvelle fusée Ariane 6 et son pas de tir, les travaux sur l'accueil des mini-lanceurs et la rénovation du Centre spatial guyanais. Mais aussi les programmes SWOT (Surface Water Ocean Topography) sur l'altimétrie des surfaces d'eau, SVOM (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor) pour l'étude des plus lointaines explosions d'étoiles, les sursauts gamma, MicroCarb pour la concentration des gaz à effet de serre, Trishna pour les eaux continentales, IASI-NG, un sondeur atmosphérique de nouvelle génération, sans compter la préparation des nouvelles générations de satellites de défense, ou la surveillance de l'espace ».