L’aéroport de Bordeaux-Mérignac détaille son plan de transformation

La Tribune du 18 octobre
Simon Dreschel, le président du directoire de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac fait, dans un entretien à La Tribune, le bilan de ses 2 premières années dans ses fonctions. L’aéroport a fait transiter près de 1,5 million de passagers sur juillet-août et devrait être à 6,4 millions de passagers en 2023, une hausse de 12% par rapport à 2022 mais une baisse de 18% par rapport à 2019. L'aéroport propose aujourd'hui 130 lignes vers une centaine de destinations avec une trentaine de compagnies aériennes. « Notre feuille de route prévoit un retour au trafic de 2019 à l'horizon 2026 », déclare Simon Dreschel, qui détaille la nouvelle stratégie commerciale pour rééquilibrer l'offre avec 60% de compagnies low-cost et 40% de compagnies premium. La suppression de la navette Air France entre Bordeaux-Orly et de ses 600 000 voyageurs annuels a été remplacée par des vols vers d'autres destinations. « On pourrait imaginer des objectifs sur des avions moins émetteurs de CO2, un recours obligatoire au biocarburant, une réduction des fréquences ou même une forte augmentation du prix du billet ! On a envie d'innover avec tous nos partenaires, ce serait plus motivant pour l'entreprise que de se faire taper dessus comme on le ressent en ce moment », s’insurge le dirigeant. Il prend en exemple le grand plan de transformation de 240 M€ d'investissements mené par l’aéroport, qui prévoit un nouveau bâtiment central pour améliorer la liaison entre les halls A et B avec une zone de commerces plus proche des avions. « Notre logique est de diminuer le CO2 dans le fonctionnement de l'aéroport et dans les atterrissages des avions avec une certification à la clef » explique aussi Simon Dreschel. Cela passe par de la production d'énergies renouvelables et la performance du bâti. Le parking a été couvert de panneaux solaires qui permettent d'atteindre 5% d'autoconsommation d’électricité et des études sont menées sur la géothermie pour viser 65% d'énergies renouvelables fin 2027. L'aéroport propose un service de carburant aérien durable (SAF) depuis juin 2022, mais « les compagnies régulières n'en ont pas pris », relate-t-il. Le carburant restant 3 fois plus cher que le kérosène classique « c'est plutôt l'aviation d'affaires qui s'y met pour l'instant dans le cadre de politiques RSE ».