La Bourse des métaux de Londres examine la piste d'un embargo sur les métaux russes

Les Echos du 3 octobre
La Bourse des métaux de Londres (LME, London Metal Exchange) lance une consultation auprès de ses membres en vue d'interdire les livraisons d'aluminium, de nickel ou de cuivre russes dans ses entrepôts. Après le charbon et le pétrole, ce sera peut-être au tour des métaux de figurer sur une liste noire du LME, le marché qui sert de référence pour les prix dans le monde entier. Le Président exécutif de la bourse des métaux de Londres, Matthew Chamberlain, se demande s'il doit et sous quelles conditions interdire les livraisons de métaux russes dans son vaste réseau d'entrepôts. L'information a fait bondir les cours des métaux, la tonne d'aluminium a pris 8 % jeudi, avant de réduire ses gains à 2,5 %. Le nickel et le cuivre ont également progressé. L'aluminium est le métal le plus directement concerné car la Russie en est l'un des plus grands producteurs au monde. En raison de la crise énergétique, de nombreuses fonderies en Europe ont réduit la voilure, voire purement et simplement cessé leur production. On estime que l'Europe a perdu la moitié de ses capacités de production depuis l'apparition des tensions sur les prix de l'énergie. Le nickel est lui aussi en ligne de mire des intervenants du marché. La Russie est certes le troisième producteur mondial de nickel, sous toutes ses formes, mais elle est le premier producteur du nickel de classe 1, le seul à pouvoir être livré au LME.