La course aux armes hypersoniques rebat les cartes de la sécurité mondiale

Les Echos du 4 janvier
Les Echos publient une enquête sur la course à l’armement vers des appareils toujours plus perfectionnés, dont les armes hypersoniques. En août 2021, la Chine avait réalisé un essai de missile hypersonique qui aurait fait le tour du globe, volant au-delà des systèmes antimissiles américains dans l'hémisphère nord avant d'aller s'écraser près de sa cible en mer de Chine. Dans ce contexte, les puissances s’intéressent désormais au système hypervéloce, encore plus rapide et qui serait de surcroît manoeuvrant. Toutefois, « parler de missiles hypersoniques relève plus de la propagande militaire que d'une rupture technologique, puisque nombre de fusées, par exemple la fusée Ariane, dépassent déjà de 25 fois la vitesse du son. Le but, c'est la trajectoire non prévisible », explique-t-on chez ArianeGroup, le constructeur des missiles balistiques français M51. Certains parlent même d’un « moment Sputnik », dans lequel les Américains auraient pris du retard. Au ministère des Armées, on souligne qu'il s'agit de rester à la pointe de la technologie mais pas d'aller vers un réarmement, ni vers une « chimérique et coûteuse supériorité technologique », alors que cette course à l'hypersonique arrive au moment où toute l'architecture de sécurité négociée à la fin de la guerre froide est en ruine, avec le détricotage de nombreux accords liant les Etats-Unis et la Russie sur la maîtrise des armements.