La France et la Lituanie étudient une coopération industrielle pour produire des munitions de gros calibres

Les Echos du 11 juillet
La Commission européenne développe un programme de plus de 2 Md€ pour soutenir la cession de munitions à l'Ukraine et la production, qui se met peu à peu en place. Ce plan se décline en 3 volets : la cession rapide par les Etats membres de munitions pour 1 Md€, le rachat de nouvelles munitions pour 1 Md€ grâce à la facilité européenne de paix, et la création d'un nouveau fonds d'aides à l'industrie munitionnaire. Vendredi 7 juillet, les députés européens et le Conseil européen sont tombés d'accord pour lancer un nouveau fonds de 500 M€, afin d'aider le secteur à investir dans de nouveaux outils de fabrication et à s'attaquer aux goulots d'étranglement, essentiellement le manque de main-d’œuvre, de poudre et de forges, qui freine la hausse de production partout en Europe. L'Ukraine déclare avoir besoin de 5 000 obus d'artillerie par jour. En comparaison, la production annuelle du français Nexter en obus de gros calibre ne dépassait pas, en 2022, 40 000 munitions, soit l'équivalent de 8 jours de combat. Bruxelles espère porter la capacité de production européenne à un million d'obus par an dans les 12 prochains mois. Dans ce cadre, Nexter (groupe KNDS) négocie avec une entreprise lituanienne un accord de coopération pour produire des munitions de gros calibres. Il s'agit de la seule usine de munitions des pays Baltes, l'entreprise d'Etat GGG, qui fabrique des petits calibres à Giraite, à l'ouest de Vilnius. GGG vend plus de 90% de sa production à des pays de l'OTAN. La Lituanie, qui a passé un contrat avec Nexter pour 18 canons Caesar de dernière génération, livrables à partir de 2026, souhaite notamment renforcer ses liens militaires avec Paris.