Lancement du Space Summit 2023 de l’ESA à Séville

Ensemble de la presse du 6 novembre
A Séville, s’ouvre mardi 7 novembre un sommet des ministres européens de l’Espace crucial, précédé d’un conseil de l’Agence spatiale européenne (ESA). Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a décidé de se faire représenter par le président du Centre national d'études spatiales (CNES), Philippe Baptiste. L’ESA cherche à maintenir de la cohésion entre les Etats membres et à trouver un compromis autour de 3 grands axes : la poursuite des programmes d'observation de la Terre au service de la lutte contre le changement climatique, le retour à une autonomie européenne en matière d'accès à l'Espace et la nécessité de donner un coup d'accélérateur à l'exploration spatiale. « Nous sommes dans une situation difficile, ma priorité est qu'Ariane 6 revienne au plus vite sur le pas de tir, puis qu'elle stabilise son activité, ce qui suppose de se mettre d'accord sur le financement de la montée en cadence de la fusée », explique Josef Aschbacher, directeur de l'ESA. Les Etats membres du programme Ariane avaient conclu en 2021 un accord financier pour les 15 premiers tirs de la fusée, sur la base d'un montant de subventions de 140 M€ pour 9 tirs par an, jusqu’à ce qu’ArianeGroup devienne compétitive sur le marché à partir du vol numéro 16. Les industriels demandent désormais un soutien financier pour les 27 vols suivants à réaliser entre 2026 et 2028, soit près de 350 M€ par an. « Si on veut un accès autonome à l'Espace, il faut le financer », avait récemment estimé Guillaume Faury, CEO d’Airbus. L’Allemagne et l’Italie devraient autoriser ces financements en échange de l'ouverture du secteur des lancements à la compétition au plus vite, et de l’autonomie d’Avio, le constructeur de Vega qui veut quitter Arianespace pour commercialiser seul sa fusée. De son côté, Joseph Aschbacher demandera modestement à lancer un appel à compétition pour un cargo spatial qui préfigurerait une capsule habitable européenne.