Le secteur aérien veut s’attaquer aux recrudescences des turbulences

L’Usine Nouvelle du 29 août
Alors que les incidents causés par des turbulences se sont multipliés à bord des avions ces derniers mois, des responsables de compagnies aériennes asiatiques, basées notamment au Japon, à Singapour et en Corée du Sud, militent pour une action commune, à l’occasion de la 14ème Conférence de la navigation aérienne de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale), qui se tient du 26 août au 6 septembre 2024 à Montréal, au Canada. Des parades existent déjà mais nécessitent à la fois des équipements et un partage de données à grande échelle. En 2023, les turbulences ont été responsables de 40% des accidents dans l’aviation commerciale, selon le dernier rapport annuel de l’OACI. Le dérèglement climatique est soupçonné d’en amplifier la fréquence et l’intensité. En 2019, une étude de la revue Nature révélait que le cisaillement du vent (des changements soudains de vitesse ou de direction du vent) avait augmenté de 15% au-dessus de l'Atlantique Nord depuis 1979. Des travaux similaires dans le cadre du programme ICCA (pour Impact du changement climatique sur l'aviation), rassemblant de grands acteurs français de l’aéronautique et de la météorologie, mettent aussi en évidence le risque d’intensification de phénomènes tels que le givre et la foudre. Les acteurs de l’aérien peuvent donc agir en menant des recherches conjointes visant à améliorer la prédiction des phénomènes météorologiques intempestifs, grâce à de la modélisation numérique. Du côté des avionneurs, entre ailes actives et censeurs laser, des solutions pourraient à termes être déployées. Une modernisation des équipements du contrôle aérien permettrait aussi aux pilotes de pouvoir davantage anticiper les zones à éviter. L'OACI pourrait acter un plan commun l’an prochain, à l’occasion de son assemblée triennale.