Les industriels français à l’assaut du marché indien

L’Usine Nouvelle du 30 mai
L’ouverture économique de l’Inde se fait pas à pas, et le pays attire de plus en plus les champions industriels français. « L’Inde est un pays en plein développement qui s’attelle au défi de la décarbonation et la France peut y participer via des partenariats technologiques avancés », avait lancé Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, lors d’une visite en février, alors qu’Airbus signait un contrat historique de 250 appareils avec Air India. Une autre « méga-commande » serait en préparation du côté d’Indigo, la compagnie low-cost indienne. Le gouvernement indien a l’ambition d’attirer les multinationales de la planète. Les grands groupes industriels ont longtemps privilégié la Chine et l’Asie orientale. Mais l’Inde vante son « multi-alignement » et mise sur les tensions géopolitiques pour inverser la tendance. Les investissements étrangers restent néanmoins sans commune mesure avec ceux réalisés chez son voisin chinois. La France est aujourd’hui le 11ème investisseur en Inde, derrière les États-Unis, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni, selon Business France. Plus de 700 entreprises tricolores y sont présentes, employant au total quelque 400 000 personnes. Parmi les secteurs les plus actifs : l’aéronautique, attiré par un trafic aérien en plein redémarrage. Avec son partenaire local GMR Airports, dans lequel il a investi 49% en 2020, le groupe ADP multiplie les projets de nouveaux aéroports et d’extensions, comme à Delhi, Goa et Hyderabad. De son côté, Dassault Aviation s’est associé au groupe indien Reliance au sein de Dral, une société commune née de la commande de 36 Rafale signée en 2016. L’avionneur français produit des pièces pour son Falcon 2000 à Nagpur. Airbus s’est lancé dans la construction d’une ligne d’assemblage conjointe avec Tata pour produire des avions cargo C295, tandis que Safran a dévoilé en 2022 deux usines de pièces d’avion pour un montant de plus de 200 M€. D’autres grands groupes français sont présent, tels que Saint-Gobain, Schneider Electric, Renault, Stellantis, TotalEnergies, Thales et CMA CGM. Pour autant, malgré la volonté de simplifier les démarches administratives, les mesures protectionnistes limitent la dynamique. L’Inde et l’Union européenne tentent, sans succès pour le moment, de finaliser un accord commercial pour amplifier leurs relations.