Les industriels se tournent vers l’impression 3D

L’Usine Nouvelle du 5 juin
Motoristes et avionneurs se lancent dans la production en série de composants imprimés en 3D. A partir de 2025, grâce à son programme, baptisé Aeroprint, et lancé début 2020 sur son site d’Argonay, en Haute-Savoie, avec notamment le fabricant de machines AddUp, Dassault Aviation devrait introduire ses premières pièces de série imprimées en 3D dans ses appareils civils et militaires. Les 1ers résultats sur ce site font entrevoir un gain de masse compris entre 30 et 50% et une réduction du cycle de fabrication proche de 50%. De son côté, Safran est en passe d’introduire un support de palier imprimé en 3D dans le moteur M88 du Rafale. La technologie a fait grand pas en avant, il y a 5 ans, il fallait 190 heures à Safran et AddUp pour produire un bloc hydraulique en titane. Aujourd’hui, 20 heures suffisent. En octobre dernier, l’équipementier a dévoilé une usine dernier cri au Haillan, en Gironde, issue d’un investissement de 80 M€. Avec ses 8 imprimantes lasers, l’équipementier compte livrer 8 000 pièces imprimées en 3D en 2023 et plusieurs dizaines de milliers de pièces par an à partir de 2026. Outre sa production pour le Rafale, il fournit à Airbus des pièces pour le moteur Leap de l’A320neo et pour l’Arrano de l’hélicoptère H160. En parallèle, Boeing comptabilise plus de 70 000 pièces imprimées en 3D avec des polymères pour ses appareils commerciaux et ses avions de chasse. Idem pour le britannique Rolls-Royce, qui débute à Rotherham, au Royaume-Uni, la production de pièces de série destinées au moteur du futur Falcon 10X, le Pearl 10X. Et en Allemagne, la division Premium Aerotec d’Airbus livre déjà quelques composants pour l’A400M et l’A350 et s’attelle à la production plus massive d’une pièce destinée aux systèmes de freinage de tous les A320.