Les sous-traitants ont toujours du mal à suivre les cadences d’Airbus

Les Echos du 11 juillet
Les fournisseurs de pièces et d'équipements n'arrivent pas à produire autant qu'Airbus le souhaiterait pour honorer les commandes d'avions. Le retour du transport aérien à son niveau d'avant-crise et l'achat par les compagnies d'avions plus économes en carburant ont rempli le carnet de commandes d'Airbus pour 10 ans, si bien que la production sera bientôt plus importante qu'avant la crise : Airbus veut livrer 65 A320 par mois fin 2024, contre 60 en 2019, et jusqu'à 75 en 2026. Pour suivre ces cadences, les sous-traitants devront franchir 2 obstacles majeurs, dont le 1er est le manque de personnel. La filière hors intérim a embauché 18 000 salariés en 2022 en créant 7 000 emplois, selon le GIFAS. Elle veut recruter encore 25 000 personnes en 2023, dont 7 000 alternants. Faute de personnel qualifié, les entreprises forment elles-mêmes des chômeurs en reconversion et des apprentis, mais l'efficacité n'est pas la même et la productivité est plus faible qu’en 2019. Cette productivité est aussi affectée par les retards de livraison de pièces, qui désorganisent les flux de production. L'autre difficulté des sous-traitants est le manque de trésorerie. Ils sont coincés entre la hausse des coûts des matières premières et de l'énergie, et le remboursement des prêts garantis par l'Etat. Pour les sous-traitants menacés, « le GIFAS a une cellule de médiation avec un représentant de l'Etat pour renégocier les prix des pièces dans les contrats », indique Clémentine Gallet, présidente du comité AERO-PME du GIFAS. Le ministre de l'Économie a aussi demandé à Airbus et aux donneurs d’ordre, d’être solidaires de l’ensemble de la filière aéronautique : « Nous avons dit que nous mettrons 300 M€ par an pour soutenir la filière aéronautique, cet argent doit bénéficier aux sous-traitants ».