Loi Climat et Résilience : pourquoi l’interdiction des vols intérieurs ne changera presque rien

Le Parisien du 1er avril
Adoptée par le Parlement en juillet dernier, la loi Climat et Résilience aurait dû entrer en application ce vendredi 1er avril. L’un de ses articles, le 145, prévoit l’interdiction des liaisons aériennes intérieures lorsqu’il existe une alternative en train de moins de 2h30. Pour Air France-KLM, cela « ne change rien » : « Nous avions déjà fermé les vols Orly-Nantes, Orly-Bordeaux et Orly-Lyon en avril 2020, dans le cadre du soutien de l’État à la compagnie pendant la pandémie », indique Vincent Etchebehere, le directeur du développement durable et des nouvelles mobilités d’Air France. « Pour accompagner nos clients dans ce changement, nous avons mis en place davantage d’offres Train + Air, notamment celle entre Massy et Bordeaux, qui permet de prendre des vols en connexion à Orly ». La loi n’interdit pas les lignes aériennes, même à moins de 2h30 de train, si celles-ci affichent un taux de correspondance supérieur à 50%. En septembre dernier, le SCARA et l’Union des aéroports français (UAF) ont déposé un recours contre la loi Climat et Résilience auprès de la commission de Bruxelles. « Cette loi vient en contradiction avec la liberté de circuler en Europe », estime Jean-François Dominiak, président du SCARA. « Seule exception prévue : si le danger est immédiat et imminent. On ne peut pas vraiment le dire pour le réchauffement climatique. Et le texte européen précise que la mesure doit avoir une date de début et une date de fin, ce qui n’est pas le cas avec la loi Climat. La France émet 548 millions de tonnes de CO2 par an, les vols domestiques en représentent 2,1 millions de tonnes et les lignes de moins de 2h30 en train à peine 55 000 t », précise-t-il. Le ministère des Transports indique au Parisien que « les travaux sur le décret d’application de la loi suivent leur cours ».