Malgré le succès du moteur Leap, Safran et GE ne peuvent pas se substituer à Pratt & Whitney

Les Echos et l’Usine Nouvelle du 19 février
Le groupe français Safran et son partenaire GE n'ont pas les moyens de satisfaire l'engouement actuel des clients de l'A320 pour leur nouveau moteur Leap. Il équipe déjà tous les Boeing 737 Max, dont il est l'unique motorisation, mais il est aussi en passe de marginaliser son concurrent américain de Pratt & Whitney. En 2023, le Leap a ainsi remporté 75% des commandes face au PW1100 GTF, contre 70% en 2022. Fin décembre, il totalisait 10 675 commandes, dont plus de 2 500 gagnées l'an dernier, soit plus de 6 années de production au rythme actuel. « Notre objectif n'est pas d'atteindre une part de marché aussi élevée, a réaffirmé Olivier Andriès, directeur général de Safran. Parce que derrière, il faut pouvoir produire et livrer ». Safran et GE n'ont ni le désir, ni les moyens de se substituer à Pratt & Whitney. Tous 2 peinent encore à retrouver leur niveau de production d'avant Covid. L'an dernier, la filiale conjointe CFM n'a pu livrer que 1 570 Leap, soit 434 de plus qu'en 2022, mais 130 de moins que prévu en début d'année, et 166 de moins qu'en 2019. « Toute augmentation de la production nécessite près de 18 mois de préparation. Et pour l'heure, nous sommes encore en discussion avec Airbus pour les livraisons de 2025 », a souligné Olivier Andriès.