Sébastien Lecornu met en garde les industriels de l’armement contre les risques de sabotage et d’espionnage

Zone militaire du 10 septembre
2 entreprises de la Base industrielle et technologique de défense (BITD) ont été victimes d’incidents à quelques heures d’intervalle au début du mois d’août. La poudrerie de Bergerac, filiale d’Eurenco, a été touchée par 3 explosions lors d’un « chantier d’assemblage de tuyauterie ». Puis, plus tard, un violent incendie s’est déclaré dans une usine de Safran Landing Systems implantée à Molsheim, endommageant partiellement le bâtiment le plus sensible du site. À l’issue du séminaire sur l’économie de guerre qui s’est tenu à Balard, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a rappelé que le risque de sabotage de sites militaires ou d’entreprises de la BITD n’est actuellement pas à écarter. Des tentatives auraient même été récemment déjouées. « Il est important d’établir cette vérité vis-à-vis de notre opinion publique. J’ai sensibilisé nos industriels de Défense aux risques d’espionnage et de sabotage » qui relèvent de « pratiques de la Guerre Froide que nous croyions terminées », a commencé par dire le ministre. En 2021, sur les 17 intervention de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informations (ANSSI), 14 étaient liées à des opérations d’espionnage informatique, impliquant pour 9 d’entre elles des modes opératoires réputés chinois. Sébastien Lecornu a surtout insisté sur le risque de sabotage contre les chaînes de production des industriels français de l’armement, avec de « potentiels effets dramatiques ». « Là aussi, il faut que les industriels de défense, en lien avec la DGA (Direction générale de l’armement), la DRSD (Direction du renseignement et de la sécurité de défense) et la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, puissent avoir un plan de résilience pour éviter toute tentative malveillante, voire de sabotage, sur des matériels indispensables », a-t-il conclu.