Un rapport préconise de faire émerger une filière solide du drone en France

Les Echos du 22 avril
Dans un rapport que viennent de publier le GICAT et l'Adif (Association du drone de l’industrie française), les industriels demandent un nouveau pacte avec le ministère des Armées pour adapter la conduite des programmes d'armements et faire émerger une filière solide drone en France. Les fabricants de micros et mini drones forment encore une famille de startups ou de PME peu structurées. Les 4 principaux fournisseurs des armées (Parrot, Thales, Survey Copter du groupe Airbus et Delair) ne dépassent pas 30 M€ de chiffre d'affaires dans le secteur. Quelques acteurs pèsent entre 5 et 10 M€ d'activités comme Elistair ou Novadem, tandis qu'une vingtaine atteignent tout juste 1 M€. L’offre française est « atomisée », pointe le rapport. Les drones civils sont désormais détournés pour des usages militaires dans le monde entier, à l’image des drones chinois DJI, le marché du petit drone militaire et des munitions téléopérées est aujourd’hui dominé par les Israéliens (Elbit, Aeronautics) et les Américains (AeroVironment, Skydio, Teledyne Flir). En Europe, Quantum-Systems en Allemagne, Tekever au Portugal, Schiebel en Autriche ou Edge Autonomy en Lettonie, parviennent à afficher des chiffres d’affaires compris entre 30 et 50 M€. L'armée française tente de rattraper son retard. Depuis 2020, elle a multiplié par 4 le volume de ses drones et a étoffé sa gamme sur tous les segments. Mais elle n'est pas encore équipée de munitions téléopérées (drones suicides), et ne dispose que d'une quantité limitée d'appareils, dont une partie a des performances insuffisantes. Elle a toutefois récemment adopté une nouvelle doctrine sur l'emploi des drones et doit maintenant fournir un effort massif pour former des opérateurs de drones légers.