Acier : la guerre en Ukraine concrétise le scénario de l'inflation durable

Les Echos du 29 mars
Pour l’acier, une crise chasse l'autre. La flambée des prix de l'énergie, associée à celle des matières premières (notamment le fer) et à une vive croissance de la demande avait déjà poussé les prix à la hausse l'an dernier. « Il avait légèrement baissé vers 900 € la tonne en fin d'année, mais il évolue à nouveau au-dessus de 1 000 € », rappelle Eric Niedziela, président d'ArcelorMittal en France. La guerre en Ukraine a provoqué de nouvelles tensions. « La visibilité est devenue extrêmement faible », plaide Bruno Jacquemin, délégué général d'A3M (Alliance des Minerais Minéraux et Métaux). Les industriels tricolores sont certes davantage protégés que leurs homologues étrangers par le mécanisme de l'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh), ou encore par l'appartenance des plus électro-intensifs au consortium Exeltium. Mais cela ne suffit pas à les immuniser totalement contre les hausses de prix. Le gouvernement a mis en place des mesures d'aides depuis plusieurs mois, et le plan de résilience dévoilé la semaine dernière est également accueilli avec soulagement par les industriels.