Airbus oublie la crise, Air France-KLM en difficulté

Ensemble de la presse du 17 février
Après deux ans d’une crise sans précédent pour l’aviation, Airbus et Air France-KLM voient l’horizon se dégager. Mais ces deux acteurs ne redécollent pas à la même vitesse, et sont dans des situations financières opposées. Airbus n’a pas eu besoin de contracter un PGE (prêt garanti par l’État). A contrario, Air France KLM a reçu plus de 10 Md€ de soutien public, et le groupe a annoncé qu’il comptait lever 4 Md€ supplémentaires. Des parcours contrastés qui n’ont rien de surprenant. Car avant la pandémie, déjà, la construction aéronautique tirait mieux son épingle du jeu que le transport aérien. Cet axiome s’est vérifié pendant la crise où l’écart s’est creusé entre Airbus et Air France-KLM. La compagnie tricolore doit faire face à la compétition des compagnies low-cost et au recul des voyages d’affaires qui constituaient une de ses principales sources de profits. De son côté, Airbus est reparti de l’avant en livrant 611 avions en 2021, soit 45 de plus (+8%) qu’en 2020. L’avionneur a aussi signé 771 nouvelles commandes en 2021, « ce qui montre que la demande est réelle », souligne Guillaume Faury. Car, crise ou pas, les compagnies aériennes continuent à acheter des appareils neufs et à réceptionner ceux qu’elles ont commandés. Airbus, lui, n’a qu’un compétiteur : Boeing, en petite forme depuis deux ans. L’avionneur européen a eu le champ libre, avec un portefeuille de produits répondant aux besoins actuels du marché. Ainsi, Airbus est en monopole sur le segment des avions dits de milieu de marché, grâce aux versions LR et XLR de l’A321neo. Boeing n’a pas d’avion équivalent.