Avec les microlanceurs, la France renforce sa filière spatiale

Le Monde du 21 octobre
Le premier appel à projets dans le cadre du volet spatial du plan France 2030, pour lequel les 16 premiers lauréats ont été annoncés jeudi 6 octobre, a concerné en priorité les microlanceurs, un domaine dans lequel la demande s’intensifie, portée par la miniaturisation des satellites. « Pour les Etats-Unis, c’est un sujet de suprématie, ou de supériorité face à la Chine ; pour les Européens, c’est plus un souci d’indépendance face aux Américains », précise François Chopard, fondateur de Starburst Accelerator, un incubateur de startups aéronautiques et spatiales, qui fait partie des sept ambassadeurs du volet du plan d’investissement France 2030 consacré à l’Espace. « C’est maintenant que cela se joue », alerte-t-il. Plusieurs appels à projets se succéderont dans les prochaines années, afin de renforcer la filière spatiale française, d’accélérer sa mutation technologique et de contribuer à la souveraineté nationale. « Nous essayons d’orienter, de conseiller dans le choix des projets, pour que les montants soient les plus importants possibles, que personne ne soit oublié et, surtout, que ce soit stratégique », explique François Chopard. 12 des 16 projets retenus début octobre concernent des microlanceurs, de leur fabrication aux services, en passant par les composants et l’électronique : les lauréats sont Opus Aerospace, Sirius Space Services, SpaceDreamS, Nobrak, Hybrid Propulsion for Space, CMP Composites, The Exploration Company, Watt & Well, Halcyon, Latitude, Leanspace et Exotrail. L’objectif est de disposer d’un microlanceur réutilisable en 2026. « Avec ce soutien du gouvernement, ces entreprises innovantes montrent qu’elles sont crédibles », souligne Maxime Puteaux, conseiller industrie chez Euroconsult. « Cela leur permet d’aller ensuite trouver les financements nécessaires auprès d’investisseurs privés ».