Bpifrance n’a pas assez de moyens pour pousser l’industrie à exporter, selon son directeur général, Nicolas Dufourcq

L’Usine Nouvelle du 9 février
Nicolas Dufourcq a été reconduit 5 ans de plus comme directeur général de la banque publique de l’innovation et de l’export, Bpifrance. Auditionné par les députés en amont de sa reconduction, le dirigeant a indiqué que sa structure était « 2 fois plus grosse » qu’en 2013, avec une augmentation du volume des crédits d’environ 70%, un financement décuplé en faveur de l’innovation et un quadruplement des investissements en fonds propres. Des métiers se sont par ailleurs ajoutés aux compétences initiales de la banque, comme le soutien à l’export. Alors que le déficit commercial a enregistré un niveau record en 2022, Nicolas Dufourcq avait prévenu que «la boîte à outils n’était pas suffisante aujourd’hui pour les PME et les ETI » sur l’export et exprimé un « besoin de plus d’outils d’intervention publique ». « On ne peut pas accepter d’avoir 164 Md€ de déficit commercial, c’est quelque chose qui nous empêche de dormir », a-t-il déclaré. Son institution propose par exemple une « assurance prospection » pour les sociétés avec un chiffre d’affaires inférieur à 500 M€. Son montant total s’élevait à 287 M€ en 2021, pour plus de 1 300 entreprises bénéficiaires. Les PME et ETI peuvent également avoir recours aux produits d’assurance-crédit de la banque qui pesaient plus de 17 Md€ en 2021. Nicolas Dufourcq s’est par ailleurs dit préoccupé par les moyens accordés à Bpifrance pour ses missions d’accompagnement à travers ses accélérateurs et son réseau de consultants externes, un objectif souvent présenté comme stratégique par son institution. Le financement de l’innovation est finalement le segment le moins problématique, Bpifrance prenant en charge environ 80% des opérations du plan France 2030.