Comment l’aéronautique s’organise pour trouver des alternatives au titane russe

Le Figaro du 14 mars
Trouver une alternative au titane russe est devenu une priorité pour la filière aéronautique depuis la guerre en Ukraine. Si cette dépendance s’établit à 40% en moyenne, elle atteint 50% pour Airbus et le motoriste Safran, et 80% pour certains sous-traitants. L’emploi du titane s’est accentué avec la conception d’avions de nouvelle génération. Le titane est partout : dans le fuselage et les pièces de structures des avions militaires (30 à 40%), dans les moteurs à hauteur de 30% (aubes de turbine, compresseurs) ou encore les conduites hydrauliques. Même si la filière ne devrait manquer de titane à court et moyen terme, elle entreprend tout de même de diversifier ses achats. « Nous allons augmenter nos sources d’approvisionnement alternatif. Nous regardons vers les grands fournisseurs américains », précise Safran. Airbus fait de même. Les japonais Osaka Titanium et Toho Titanium, le kazakh UKTMP et l’Arabie saoudite offrent aussi des alternatives. Le GIFAS a mis en place une task force qui surveille les sous-traitants. Les donneurs d’ordre réalisent des achats groupés, qui incluent les besoins de leurs fournisseurs. « Grâce à notre marge de manœuvre pour négocier les prix, nous irriguons l’industrie aéronautique européenne et nos sous-traitants », résume Airbus.