Comment la DGA mène le passage à l’économie de guerre

Esprit Défense du 23 mai
Produire plus et plus vite pour répondre au défi du passage à l’économie de guerre : voilà la mission que s’est vu confier la Direction Générale de l’Armement (DGA) sous l’impulsion du ministère des Armées et du Président de la République. Cette volonté politique est un changement de paradigme majeur pour l'industrie de défense et pour les armées, qui doivent être capables de s’adapter en cas d'implication dans un conflit de haute intensité. Aussi un agenda de relocalisation est prévu pour ne pas dépendre d’un savoir-faire étranger. L'enjeu est de retrouver une Base industrielle et technologique de défense (BITD) souveraine et autonome. Pour y parvenir, l’écosystème industriel réparti sur l'ensemble du territoire dispose d'atouts non négligeables, notamment des processus maîtrisés et une expérience de plus de 50 ans dans le développement, la production et le maintien en condition opérationnelle des armements. Structurée autour de 9 grands maîtres d'œuvre industriels (Airbus Defence & Space, ArianeGroup, Arquus, Dassault Aviation, MBDA, Naval Group, Nexter, Safran et Thales), la BITD possède la particularité d'œuvrer à la fois pour les secteurs militaire et civil. La remontée en cadence est toutefois confrontée à plusieurs difficultés : le déficit structurel de main d'œuvre, mais aussi les tensions sur les approvisionnements en matières premières stratégiques. La DGA a donc identifié 5 chantiers prioritaires : visibilité, simplification, sécurisation des chaînes d'approvisionnement, recrutement et financement. Un autre garant du passage voulu à cette économie de guerre est la loi de programmation militaire 2024-2030 et son budget prévisionnel de 413 Md€. Elle doit permettre de « transformer » les armées pour les préparer à la haute intensité et à l'émergence de nouveaux champs ou domaines de conflictualité, tels que le cyber, le spatial, le renseignement ou les drones.