Emmanuel Macron plaide pour une « autonomie stratégique » et évoque la création d’un bouclier antimissile européen

Libération et Le Parisien du 26 avril
Lors d’un discours sur l’Europe prononcé à la Sorbonne le jeudi 25 avril, Emmanuel Macron a dessiné les contours d’une « Europe puissance » appelée à s’unir et à se renforcer en matière de Défense. Le chef de l’État a mis au rang de priorité l’émergence « d'une Défense crédible du continent européen » pour faire face aux menaces. Il a notamment cité la préférence européenne pour l’achat de matériel et la création d’un bouclier antimissile sur le continent. Aujourd’hui, selon la doctrine de la France, la dissuasion nucléaire est suffisante pour empêcher toute attaque via des missiles de croisière et balistiques, même conventionnels. Jusqu’à présent, la France et la Pologne se sont tenues à l’écart du projet allemand European Sky Shield Initiative (Essi). Avec l’adhésion de la Suisse la semaine dernière, une vingtaine de pays y sont associés. Le projet est d’acheter en commun des systèmes de défense antiaérienne. La principale critique contre Essi est que l’Allemagne a décidé de panacher du matériel allemand (Iris-T SLM), américain (Patriot Pac-3) et israélien (Arrow 3), alors que, par exemple, le missilier MBDA assure qu’il possède des solutions capables d’intercepter du petit drone jusqu’au missile balistique. Même si Emmanuel Macron a appelé jeudi a une « préférence européenne dans l’achat de matériel militaire » et plaidé pour une « autonomie stratégique », l’Allemagne s’est déjà engagée sur de fortes sommes, qui seront financées par les contribuables européens, une batterie de missile Patriot avec ses munitions coûtant 1 Md$ et le système Arrow 3,5 Md$.