En Allemagne, le dossier du remplacement des Tornado est rouvert

Air & Cosmos du 14 février
Durant la guerre froide, les États-Unis avaient décidé de déployer des bombes thermonucléaires tactiques au sein de pays membres de l'OTAN. Cette stratégie impliquait que les différents pays participants disposent d'un avion capable de transporter la bombe B-61, soit trois avions : le F-16, le Tornado IDS (dont l’Allemagne est dotée) et le F-35. Washington ne voulant plus partager les informations pour développer un pylône ou une attache de bombe B-61 sur un appareil européen, il est impossible pour ces cinq pays d'acheter un autre avion que ces trois derniers tout en restant dans l'accord de partage nucléaire. En avril 2020, le gouvernement Merkel avait annoncé sa volonté d'acheter 30 F/A-18E/F Super Hornet pour remplacer les Tornado IDS et 15 EA-18G Growler pour remplacer les Tornado ECR. Ce choix permettait de combiner la possibilité de transporter les armes nucléaires américaines, Boeing assurant que l'appareil pourrait être compatible, tout en rassurant la France et l'Espagne sur la volonté de Berlin de rester dans le programme SCAF. Le nouveau gouvernement pourrait décider de reprendre les capacités de guerre électronique et de reconnaissance par de nouveaux Eurofighter spécialisés (ECR/SEAD). L'accord précise aussi la volonté de Berlin de rester dans l'accord de partage nucléaire, qui se retrouve dans la même position que Bruxelles précédemment : là aussi, le choix du F/A-18E/F Super Hornet aurait été possible (après des essais visant à certifier la possibilité d'emport de bombes nucléaires) jusqu'à ce que Boeing se retire de la course, ne laissant ainsi que le choix du F-35A pour la Belgique. Il ne resterait donc à Berlin plus qu'un seul choix d'appareil étant capable de transporter les ogives nucléaires : le F-35A.