Entretien avec Michael Schoellhorn

Les Echos du 24 novembre
Michael Schoellhorn, le Directeur général d'Airbus Defence and Space, accorde un entretien aux Echos. « Depuis 3 ans, les prises de commandes sont supérieures au chiffre d'affaires. Elles ont progressé de 6 % sur les 9 premiers mois de l'année. Evidemment, cela pourrait aller encore mieux, si on pouvait obtenir l'autorisation de l'Allemagne sur les exportations de l'Eurofighter et conclure certains contrats avec la Bundeswehr, notamment pour la tranche 5 de l'Eurofighter », explique le dirigeant. Le gouvernement allemand « maintient son véto sur la cession de 48 avions de chasse Eurofighter Typhoon, au grand mécontentement du Royaume-Uni, qui veut conclure cette vente. Une discussion de fond s'impose à Berlin sur les règles qui découlent de la participation à un grand programme européen ». En ce qui concerne le projet du système de combat aérien du futur (SCAF), Michael Schoelhorn explique : « Le SCAF avance bien. La phase 1B est en cours, avec des objectifs clairs, et les équipes travaillent. Il reste bien sûr des défis à venir et on a besoin du vote du Bundestag pour la phase 2. L'enveloppe de financement de la phase 2 pourrait atteindre près de 8 Md€ ». Le dirigeant se montre optimiste sur la relation franco-allemande dans la Défense : « Les 2 ministres de la Défense, Boris Pistorius et Sébastien Lecornu, ont montré leur volonté d'aller de l'avant. Il y a le SCAF, mais aussi l'Eurodrone, qui va terminer sa « preliminary design review » et qui est un programme important stratégiquement. Enfin, je pense qu'il y aura de nouvelles opportunités de bâtir des projets ensemble ». Dans le domaine spatial, le sommet de Séville a permis « une vraie percée ». « Je suis satisfait du maintien du soutien financier à Ariane 6 mais aussi des pas accomplis vers plus de compétitivité industrielle. Toutes les sociétés qui participent à la construction d'Ariane 6 ont finalement accepté de faire des efforts de réduction de coûts et on devrait ainsi parvenir à une baisse globale des coûts de 11 % pour l'ensemble de la supply chain d'Ariane 6 ». Les Echos consacrent par ailleurs un article à la question des exportations de l’Eurofighter et du veto allemand.