Entretien avec Sophie Adenot et Josef Aschbacher sur les ambitions spatiales européennes

Le Figaro du 3 février
La nouvelle astronaute française, Sophie Adenot, et Josef Aschbacher, Directeur de l’Agence spatiale européenne (ESA), ont présenté, dans une interview au Figaro, les ambitions européennes pour les vols habités et l’exploration du Système solaire. « Nous sommes en pleine négociation avec la NASA pour la répartition des sièges lors des futures missions Artemis » explique Josef Aschbacher. L’Europe a de bons arguments à faire valoir, en développant un projet appelé Moonlight pour apporter de la connectivité aux astronautes sur la Lune notamment. « Nous avons aussi validé, lors de la dernière réunion des ministres européens de l’Espace, le principe d’un cargo lunaire baptisé Argonaut, ou EL3, pour faire venir du fret à la surface de la Lune », poursuit le Directeur de l’ESA. Cela vient s’ajouter aux autres contributions, en particulier le module de service de la capsule Orion, un composant critique pour la NASA, dont les États membres de l’ESA viennent de s’engager à fournir les modules pour les 9 prochaines missions. Il y a aussi les contributions au Lunar Gateway, la future station spatiale lunaire en orbite, en particulier le module Esprit. « Grâce à toutes ces contributions, nous avons déjà 3 sièges garantis à bord des futures missions Artemis. 2 ont d’ores et déjà été attribués aux missions 4 et 5 (sans avoir la garantie d’aller jusqu’à la surface lunaire). Nous aimerions que le 3ème siège soit attribué à la mission 3 (qui accueillera les 1ers astronautes à fouler de nouveau le sol de la Lune, mais aussi des astronautes qui resteront en orbite). Nous aimerions aussi avoir la garantie qu’un Européen foulera le sol lunaire avant la fin de la décennie » indique-t-il. Quant à Sophie Adenot, qui commencent ses 3 années d’entrainement, elle déclare : « Mon rêve serait clairement d’aller dans l’espace à bord d’un lanceur européen et d’être à la tête un jour d’une mission à 100% européenne ». Pour cela, l’ESA aura besoin de développer des technologies et de transformer la gestion de ses grands projets spatiaux. Il lui faudra alors identifier ces besoins et d’aider les industriels à progresser, pour lui proposer des services.