L’avion à l’ère zéro-carbone : les mutations technologiques à l’œuvre

Le Nouvel Observateur du 21 mars
Le Nouvel Observateur rappelle qu’en 2022, à Montréal, les 193 Etats membres de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI) ont fixé l’objectif d’atteindre le « net zéro carbone » en 2050. Le Salon International du Bourget, en juin dernier, a mis en lumière les premières avancées. Patrick Daher, président de Daher, qui entend faire voler son 1er modèle hybride électrique en 2027, a souligné la grande réactivité de la filière face à l’enjeu climatique. « Nous nous sommes engagés pour un avenir décarboné et nous sommes le catalyseur de cet écosystème », résume Guillaume Faury, CEO d’Airbus. Eric Dalbiès, directeur de la stratégie et de l’innovation chez Safran, souligne que la force de la filière réside notamment dans sa capacité de planification. « Avec Airbus et ses partenaires, la France peut contribuer à décarboner 50% du trafic aérien mondial. Notre rôle est donc important », insiste Yannick Assouad, en charge de l’avionique chez Thales et présidente du comité de pilotage du Conseil pour la Recherche aéronautique civile (CORAC). « Il y a 4 vecteurs pour agir », explique-t-elle. « D’abord, construire une filière du carburant durable, car c’est lui qui va assurer 50% de la décarbonation du secteur. Puis faire des avions qui consomment moins, et remplacer les 24 000 avions actuels. Ensuite, améliorer les opérations aériennes pendant le vol et réduire les traînées de condensation, qui contribuent aussi au réchauffement. Enfin, il faudra arriver à un avion qui brûlera directement de l’hydrogène, ce qui est encore technologiquement lointain ».