L’OTAN va tester un logiciel d’aide à la décision opérationnelle, conçu par Thales et NukkAI

Le Figaro du 13 janvier
Les armées modernes ont de plus en plus de difficultés à analyser d’énormes volumes d’informations multisources et multicanaux, envoyées en continu par les satellites, les acteurs du champ de bataille, mais aussi les réseaux sociaux publics et cryptés, et à en extraire les informations pertinentes. Elles ont donc recours à des algorithmes intégrant de l’intelligence artificielle (IA) pour fusionner des masses géantes de données afin de proposer des actions à mener pour planifier des opérations militaires. L’OTAN s’apprête justement à tester « Anticipe », le produit développé par Thales et ses partenaires, notamment le département de recherche de l’US Air Force et l’École nationale de cognitique de l’université de Bordeaux 2. « Anticipe » intègre au sein de la plateforme d’analyse de big data Kast de Thales, la technologie d’IA développée par la startup française NukkAI, pionnière de l’intelligence artificielle de nouvelle génération. Le groupe de Défense a formalisé son partenariat en annonçant, jeudi 12 janvier, la signature d’un 1er contrat avec NukkAI. Le logiciel d’aide à la décision militaire avait été présenté à la DGA en France et avait reçu une licence d’exportation. Le test OTAN est programmé pour octobre 2023, dans le cadre de l’exercice Steadfast Jupiter 2023, un exercice stratégique opérationnel et tactique, destiné à évaluer la force de réaction face à une menace majeure. Si le test est concluant, « nous aurons des opportunités de contrats avec l’Alliance, avec l’armée de l’Air et de l’Espace, mais aussi avec des pays du Golfe qui ont marqué leur intérêt », souligne David Sadek, vice-Président recherche, innovation et technologie, en charge de l’IA, chez Thales.