La France teste avec succès un missile balistique M51.3

Ensemble de la presse du 20 novembre
Samedi 18 novembre, la Direction générale de l'armement (DGA) a conduit avec succès un tir d'essai du missile M51.3, qui équipera bientôt les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). « Ce vol a permis de valider une évolution importante du missile », s'est félicité le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Le M51.3, « c'est presque un nouveau missile », souligne de son côté le responsable des activités défense chez ArianeGroup, maître d'œuvre du programme. Sa portée, de l'ordre de 10 000 km, a été accrue. Il aura une durée de vie d'une quinzaine d'années et pourra emporter une dizaine de têtes nucléaires. Le programme du M51.3 a été lancé en 2014. Sa mise en service dans 2 ans interviendra dans un contexte de tensions géopolitiques intenses où l'arrière-plan nucléaire ne se dissipe pas. L'objectif du M51.3 « est d'anticiper les évolutions technologiques des défenses balistiques, explique ArianeGroup. Il faut préempter le temps long ». Pour garantir la réussite d'une frappe, le missile doit être en mesure de passer des défenses adverses qui seront demain de plus en plus sophistiquées. Celles-ci reposeront sur des capacités de détection plus fine, qui s'appuieront sur des radars plus puissants, des drones de haute altitude et des systèmes spatiaux. Avec une vitesse de rentrée dans l’atmosphère à Mach 20, le M51.3 devra également échapper aux futurs intercepteurs ennemis. Le tir de test, réalisé depuis la base de lancement balistique de Biscarrosse, dans les Landes, a notamment permis d'évaluer l'empreinte thermique et infrarouge du missile, suivi en mer par des bâtiments de la marine nationale chargés d'en récupérer les retombées dans l'océan. Les réflexions sur le futur missile M51.4 ont déjà commencé. Les technologies qui seront nécessaires sont en phase de maturation.