La mission ExoMars relancée après un accord avec la NASA

Le Figaro du 9 avril
Avec pour objectif de trouver des traces de vie passées, en analysant le sol, l’Europe a relancé la mission ExoMars grâce à un accord avec la NASA. L’ESA avait annoncé en octobre, avoir attribué à Thales Alenia Space (TAS) un contrat de 522 M€ pour développer le module de rentrée, de descente et d’atterrissage (EDLM), l’altimètre-radar mais aussi intégrer sur le rover le laboratoire (ALD) qui réalisera des analyses chimiques, physiques et biologiques in situ des échantillons, et concevoir l’ordinateur de bord. Le programme ExoMars, lancé en 2001, aurait dû décoller en septembre 2022, à bord d’une fusée russe (Proton) et embarquer un module d’atterrissage, destiné à poser un rover, de fabrication russe également. Afin de ne pas perdre les 1,8 Md€ investis depuis 20 ans, les États membres de l’ESA ont accepté d’engager 320 M€ supplémentaires, en novembre 2022, qui ont permis la poursuite du programme, en attendant de nouveaux financements européens prévus pour 2025. La NASA fournira donc le lanceur, et devra organiser une sélection entre SpaceX, Blue Origin, et ULA. ExoMars devra décoller à bord d’un de ces 3 lanceurs depuis le centre spatial Kennedy, en Floride, entre octobre et décembre 2028. Les États-Unis fourniront également les moteurs de freinage du module d’atterrissage et des petits générateurs isotopiques. Hors lanceur, plus de 80% des équipements de la mission sont confiés à l’industrie européenne. Maître d’œuvre, TAS prend la tête d’un consortium qui compte Airbus Defence & Space au Royaume-Uni, en charge de la conception du rover martien et des systèmes mécaniques, thermiques et propulsifs ; ArianeGroup, responsable du bouclier avant et de la protection thermique de la capsule de rentrée ; l’allemand OHB pour le module de transfert, et Altec, société italienne codétenue par TAS Italie et l’Agence spatiale italienne, qui pilotera le centre de contrôle opérationnel du rover. A l’issue d’un voyage d’au moins 260 jours, ExoMars devrait rejoindre l’orbiteur (TGO), qui tourne autour de Mars depuis octobre 2016.