Le nouveau satellite des armées françaises, Syracuse 4B, sécurise ses communications

Le Figaro du 7 juillet
Les 2 satellites militaires, allemand et français, se sont envolés pour le dernier lancement d’Ariane 5. Avec Syracuse 4B, qui va rejoindre son prédécesseur Syracuse 4A en position géostationnaire depuis mai 2022, l’armée française va moderniser ses capacités de télécommunications militaires. Au bout de quelques mois, le satellite de 3,6 tonnes atteindra son orbite à 36 000 km d’altitude. Après des tests, il pourra être déclaré opérationnel dans environ 9 mois. Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space sont les deux maîtres d’œuvre des satellites Syracuse, un programme dont le coût s’élève à 3,6 Md€. « L’enjeu est de disposer de communications sécurisées résilientes et résistantes au brouillage », explique le directeur général à l’armement, Emmanuel Chiva. Ces deux Syracuse resteront en orbite une quinzaine d’années et à l’horizon 2030, un 3ème Syracuse devrait être lancé, si le budget est confirmé, pour augmenter la surface observée. Les systèmes Syracuse 4 ont été durcis par rapport à leurs prédécesseurs Syracuse 3 pour résister au brouillage adverse et des dispositifs de surveillance périmétrique sur les satellites pour détecter l’approche de débris ou de satellites « butineurs », ont aussi été installés. L’autre enjeu est d’augmenter le volume de données transmises, qui sera multiplié par 3 par rapport au Syracuse 3A et 3B, pour atteindre 3 gigabits par seconde. À l’heure du combat connecté, la capacité à gérer un flux de données croissant devient une qualité discriminante entre armées. Ainsi Syracuse est censé améliorer l’interopérabilité avec les systèmes de l’OTAN. Comme les programmes spatiaux de l’armée s’inscrivent dans le temps long, Emmanuel Chiva l’assure : « le programme sera pérennisé par un Syracuse 5 ».