Le président d’Aura Aero confiant sur sa levée de fonds, mais alerte sur « le vide sidéral » de financement privé

La Tribune du 4 juillet
Le Salon du Bourget 2023 a battu les records de fréquentation en franchissant la barre des 400 000 visiteurs, permettant notamment au constructeur aéronautique toulousain Aura Aero de décrocher une dizaine de précommandes supplémentaires pour ERA, son avion de transport régional de 19 places à propulsion électrique, de renforcer son partenariat avec Safran et de nouer un autre notamment avec EDF. Tout cela devrait faciliter le bouclage d'une levée de fonds avant la fin de l'été pour la jeune société qui recherche entre 50 et 80 M€. « Le Bourget a bien aidé », confirme Jérémy Caussade, le président d’Aura Aero. L'entreprise est passée d'un salarié en 2019 à 200 collaborateurs aujourd'hui et veut mettre 150 M€ pour créer une usine de 40 000 m2 à l'aéroport Toulouse-Francazal afin de produire en série ses aéronefs biplaces et son avion régional électrique de 19 places. Le site industriel pourrait générer à terme un millier d'emplois. Néanmoins, pour Jérémy Caussade, « il y a bien une urgence absolue à ce que les fonds privés se réveillent ». Le président d’Aura Aero alerte : « Si on continue à avoir des fonds qui sont aussi peu à la hauteur, il y a 2 solutions : soit les sociétés vont mourir et se rendront à l'étranger, soit elles se retrouveront comme 90% des sociétés européennes dans notre secteur avec des fonds chinois au capital ». Le dirigeant relève par ailleurs qu’Aura Aero a été nommé par l'Union européenne au comité directeur de l'Alliance for zero emission aviation aux côtés d'Airbus pour représenter les constructeurs européens. « La raison est simple. Nous sommes la seule scale-up européenne à ne pas avoir de fonds chinois dans notre capital », explique Jérémy Caussade pour qui cela constitue une ligne rouge infranchissable.