Les sanctions contre la Russie suspendent la coopération avec Safran

Les Echos du 28 mars
Pour Safran, l'offensive du Kremlin en Ukraine a signifié la fin subite de ses activités en Russie, depuis l'exportation d'équipements jusqu'à la coproduction de moteurs. Les sanctions interdisent aux compagnies russes d'importer des pièces détachées et de bénéficier d’apport occidental, notamment les entreprises qui, sous contrôle du conglomérat public Rostec, sont depuis vingt ans les partenaires de Safran. Aujourd'hui, la production du SaM146, le moteur du Superjet, 1er appareil civil post-soviétique dont une partie était importée de France et l'autre produite dans l'usine commune en Russie, est stoppée. Cette association avait permis au Superjet, fabriqué avec 70% de composants étrangers, d'être le 1er appareil russe certifié en Europe. Les partenaires avec lesquels Safran avait créé des coentreprises ont même fermé, pendant quelques jours, certains accès aux sites communs de production. Bloqué sur place, le matériel va rester en Russie, y compris des pièces destinées aux usines françaises. Toute coopération technique est gelée. Néanmoins, pour l'heure, Safran exclut de céder ses 25% dans Volgaero, coentreprise créée pour produire le SaM146, mais aussi des pièces du CFM56, principal moteur d'avion de Safran fabriqué en France avec l'américain General Eletric.