Pourquoi le tunnel sous la Manche n'a pas tué l'avion entre Paris et Londres

Les Echos du 15 décembre
Si l'ouverture du tunnel sous la Manche a divisé par 2 le trafic aérien entre Paris et Londres, les navettes et les Eurostar n'ont pas fait disparaître l'avion des liaisons entre le Royaume-Uni et la France. La ligne Paris-Londres, qui fut historiquement la 1ère liaison aérienne internationale, n'est plus la 1ère ligne au départ de France, mais n'en reste pas moins l'une des plus fréquentées. L'une des raisons de cette résistance de l'avion sur Paris-Londres est le trafic en correspondance sur les vols long-courriers à Londres-Heathrow et Roissy-CDG, mais aussi, dans le cas des voyages pour motif personnel, en raison du prix souvent plus élevé d'un trajet sur Eurostar. En revanche, la domination de l'avion reste incontestable pour les voyages au départ des villes de province. Depuis l'ouverture du tunnel, le trafic aérien entre les régions françaises et le Royaume-Uni a plus que doublé, pour atteindre 13,54 millions de passagers en 2022. Après l'Espagne, le Royaume-Uni reste la principale destination aérienne au départ de la France, et même la première en nombre de dessertes. Cela est dû à la croissance des compagnies low-cost, portée par des tarifs incitatifs, parfois soutenus par des subventions des aéroports régionaux afin d'attirer la clientèle britannique. Mais aussi par l'incapacité de la SNCF à organiser des liaisons directes compétitives, via le tunnel sous la Manche, entre la province et le Royaume-Uni. Ainsi, note Les Echos, le meilleur temps de parcours le jeudi 14 décembre pour un Bordeaux-Londres en train, était de 6 h avec un trajet en métro entre 2 gares à Paris pour un prix de 311 €, contre 32,99 € pour 1h40 en avion sur Ryanair.