Reprise du trafic et transformation des aéroports : interview d’Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP

L’Usine Nouvelle du 2 juin
Le magazine l’Usine Nouvelle consacre un entretien avec Augustin de Romanet, le PDG du groupe ADP, qui esquisse un nouveau modèle d’aéroports, conciliant besoins énergétiques et transformation digitale. Alors que la reprise du trafic aérien se confirme, ADP prévoit un retour au trafic de 2019, qui pourrait survenir entre fin 2024 et 2026. Le sujet majeur de ces dernières années reste la prise de conscience écologique : « Le transport aérien ne peut pas survivre s’il ne se décarbone pas » pour Augustin de Romanet. Les projets de transformation s’accélèrent, tel le plan « 2025 Pioneers » vise à la décarbonation des aéroports du groupe, qui doit se préparer à fournir de l’hydrogène et des carburants durables (SAF) aux avions et véhicules. C’est tout le sens d’un partenariat noué avec Airbus et Air Liquide pour anticiper les problématiques de production, de stockage et de ravitaillement de l’hydrogène liquide. Le dirigeant annonce que les billets d’avion finiront inévitablement par augmenter du fait de la transition énergétique, sachant que le coût du carburant représente 25% du prix du billet actuellement. En termes de digitalisation, la feuille de route d’ADP prévoit que 50% des passagers à Paris se voient proposer une facilitation biométrique dans leur parcours d‘ici à 2025. La fin de l’entretien revient sur une possible privatisation du groupe, qui pourrait faciliter sa croissance à l’international. Le PDG se dit néanmoins favorable à ce que l’Etat conserve une minorité de blocage, les aéroports parisiens étant des actifs d’intérêt général. Augustin de Romanet met finalement en garde sur les défis dans le domaine de l’énergie « sujet majeur des vingt prochaines années à venir » et de l’incontournable planification écologique dans ce domaine.