Un satellite militaire français espionné par le programme américain Nemesis

Intelligence Online et Zone militaire du 19 décembre
Le National Reconnaissance Office (NRO), agissant pour le compte de la National Security Agency (NSA), l’agence américaine dédiée au renseignement électronique, aurait fait manœuvrer l’un de ses satellites espions près d’Athena-Fidus, un satellite militaire de télécommunication franco-italien, à un moment où la Direction générale de l’armement (DGA) s’apprêtait à procéder au 1er tir de qualification du missile balistique stratégique M51-3, le 18 novembre dernier, à Biscarrosse. L’objet espion, le satellite d'interception (SIGINT) américain Palladium At Night (Pan, également identifié comme USA 207), serait l'un des deux satellites géostationnaires du programme secret Nemesis destiné à intercepter les transmissions vers les satellites de communication. Les États-Unis représentent la moitié des 92 cas d'ingérence dans des entreprises françaises par extraterritorialité du droit relevés par la DGSI depuis 2020 jusqu'à fin 2022, la Chine occupant la 2ème place. La France, pourtant, a rejoint, en 2020, l’initiative « Combined Space Operations » (CSpO), avec les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, l’Allemagne et la Nouvelle-Zélande. Celle-ci doit permettre de mieux « coordonner les capacités alliées, d’en augmenter la résilience pour assurer le soutien aux opérations multi-domaines, de garantir un accès libre à l’Espace et d’y protéger les moyens qui s’y trouvent, le cas échéant en coalition ». En outre, les forces américaines sont aussi invitées à participer à l’exercice spatial AsterX, organisé tous les ans par le Commandement de l’Espace (CdE). À l’occasion de la dernière édition de ces manœuvres, l’armée de l’Air & de l’Espace avait souligné le renforcement progressif de la coopération entre la France et les États-Unis dans le domaine spatial.